La crise entre la Grèce et ses créanciers internationaux est marquée par l'incertitude. Les taux des obligations d'Etat helléniques à 5 ans ont grimpé à 16.26%, illustrant le malaise croissant face à l'absence de solution. Cependant, l'absence de contagion sur les marchés obligataires européens indique que la majorité des traders tablent sur un accord (prolongement du programme d'aide ou autorisation donnée à la Grèce d'émettre de la dette à court terme). La situation nous paraît toutefois plus nuancée. Les discussions de l'Eurogroupe à Bruxelles ont abouti à une impasse après le rejet par Athènes d'un projet de prolongations du plan d'aide international actuel. L'Europe ne peut céder aux demandes grecques et les commentaires des responsables suggèrent qu'ils n'entendent pas revenir sur les engagements pris. Le ministre des Finances Yanis Varoufakis s'est dit prêt à accepter un prolongement avec renégociation des termes. De son côté, le Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe, a déclaré : "J'espère qu'ils [la Grèce] demanderont une prolongation du programme, après quoi nous pourrons l'assouplir et ils pourront y intégrer leurs priorités politiques". Après le rejet de la proposition de l'Europe d'étendre le programme actuel de 240 milliards d'euros, M. Varoufakis a qualifié ce plan d''absurde" et "inacceptable". Si Athènes n'accepte pas un prolongement, la Banque centrale européenne pourrait exclure les banques grecques de l'eurosystème, ce qui se traduirait probablement par un contrôle des capitaux en Grèce. Cette dernière pourrait tenir quelques semaines, mais aura rapidement besoin d'un financement extérieur pour éviter un défaut. La date butoir pour l'ELA (Assistance d'urgence à la liquidité) est mercredi et celle de la demande de prolongation du crédit vendredi. Au vu du fossé idéologique, nous pensons que l'issue se jouera sur la force de conviction. Qui cédera le premier ? Selon nous, la partie se résume à une simple question : le Premier ministre Alexis Tsipras aura-t-il le courage de risquer un Armageddon financier grec pour remplir son mandat politique ? Les marchés des changes évolueront au gré de l'actualité et des rumeurs jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée.
Japon : volatilité des JGB
La flambée de volatilité des JGB inquiète les investisseurs. La conférence de presse de Haruhiko Kuroda à l'occasion de la réunion de la BoJ cette semaine retiendra toutes les attentions. Si les obligations à courte échéance restent stables, la partie longue de la courbe connaît une hausse déstabilisante. La pression s'est intensifiée depuis les adjudications décevantes de vendredi. La conjoncture et les données marginales laissent penser que le GPIF (fonds de pension du gouvernement) de 1.100 milliard de dollarsvend des obligations nipponnes et achète des actions locales et des actifs internationaux. Le ministère des Finances s'est dit préoccupé par le pic de volatilité, mais estime qu'il s'agit d'un phénomène de court terme. La BoJ achetant des quantités massives de JGB, le vide de liquidité a généré une volatilité excessive susceptible de faire fuir les investisseurs. Sans acheteurs naturels, la capacité de la BoJ à maintenir des taux bas pour conduire sa stratégie de politique monétaire devient de plus en plus difficile. L'annonce d'une reprise plus lente que prévue du PIB japonais donne à penser que Shinzo Abe pourrait se tourner vers la BoJ, afin que celle-ci prenne des mesures supplémentaires pour perpétuer "le miracle". Néanmoins, la perturbation des JGB commençant à poser problème, des initiatives plus agressives pourrait casser le mécanisme de transmission.
FOMC
Les marchés étant focalisés sur l'Europe cette semaine, la publication des minutes des FOMC passera au second plan. C'est d'ailleurs probablement ce que Janet Yellen espère. La présidente de la Fed doit prononcer son allocution semestrielle devant le Congrès dans deux semaines et les marchés seront sans doute plus intéressés par le discours à venir, que par le compte rendu détaillé de la dernière réunion du FOMC. Cette semaine, le principal élément moteur des taux US sera la Grèce, mais il fera ensuite place aux commentaires de Mme Yellen. Les indicateurs économiques restant encourageants, malgré un certain affaiblissement de la demande, nous anticipons un relèvement des Fed Funds au début de l'été. Les taux US s'inscriront à la hausse et soutiendront le dollar sur le moyen-long terme.
EURUSD La paire EUR/USD s'est affaiblie hier. Cependant, un mouvement vers le sommet de la fourchette horizontale comprise entre le support des 1,1262 et la résistance des 1,1534 reste favorisé. Des résistances horaires se trouvent actuellement à 1,1380 et à 1,1443 (plus haut du 13/02/2015). La paire peut rencontrer un support horaire à 1,1320 (plus bas du 16/02/2015). À plus long terme, le triangle symétrique favorise le prolongement du mouvement de baisse vers la parité. Par conséquent, toute vigueur sera probablement temporaire de par sa nature. Des résistances clés se trouvent à 1,1679 (plus haut du 21/01/2015) et à 1,1871 (plus haut du 12/01/2015). Elle peut rencontrer des supports clés à 1,1000 (support psychologique) et à 1,0765 (plus bas du 03/09/2003).
GBPUSD La paire GBP/USD s'est affaiblie récemment, suggérant un affaiblissement de l'élan haussier potentiel à court terme. Des supports horaires sont assurés par la barre des 1,5340 (plus bas du 16/02/2015) et par la ligne de tendance haussière (autour de 1,5303). La paire peut rencontrer des résistances à 1,5440 et à 1,5486. À plus long terme, la cassure de la résistance clé des 1,5274 (plus haut du 06/01/2015) suggère un regain de l'intérêt acheteur. Le potentiel haussier sera probablement assuré par les résistances à 1,5620 (plus haut du 31/12/2014) et à 1,5826 (plus haut du 27/11/2014). Un support solide se trouve à 1,4814.
USDJPY La paire USD/JPY tente de rebondir. La paire peut rencontrer une résistance horaire à 119,20 (plus haut du 13/02/2015). Des supports horaires sont assurés par la barre des 118,18 (plus bas du 16/02/2015) et par la ligne de tendance haussière (autour de 117,51). Un support clé se trouve à 116,66. À long terme, un biais haussier sera favorisé aussi longtemps que le support clé des 110,09 (plus haut du 01/10/2014) tiendra bon. Même si une consolidation à moyen terme est probablement en cours, aucun signe ne permet cependant de suggérer la fin de la tendance haussière à long terme. Une progression graduelle vers la résistance majeure des 124,14 (plus haut du 22/06/2007) est favorisée. La paire peut rencontrer un support clé à 115,57 (plus bas du 16/12/2014).
USDCHF La paire USD/CHF s'attaque à la zone de résistance comprise entre 0,9347/0,9368 (plus bas du 15/10/2014). La succession à court terme de plus bas ascendants favorise un biais haussier. Des supports horaires se trouvent à 0,9257 (plus bas du 12/02/2015) et à 0,9170 (plus bas du 30/01/2015). Une autre résistance se trouve à 0,9554 (plus bas du 16/12/2014). Suite à la suppression du cours plancher de la paire EUR/CHF, un sommet majeur s'est formé à 1,0240. La cassure de la résistance qu'implique le retracement à 61,8% de la vente massive suggère un grand intérêt acheteur. Une autre résistance clé se trouve à 0,9554 (plus haut du 16/12/2014), alors que la paire peut rencontrer un support solide à 0.8353 (plus bas intrajournalier).